Les légendes
qui racontent les tableaux
HERMINE
(La Grande) HERMINE est le principal navire du deuxième voyage de Jacques Cartier vers le Québec actuel. Mon idée de base : le voyage ...des ondes !
C'est le voyage qu'entreprennent les communications informatiques et qui nous lient où que nous soyons sur cette fabuleuse boule bleue que nous devons reverdir en urgence.
Et de cette extraordinaire technologie naissent aussi des pollutions : des mots trop rapidement crachés qui blessent, des confrontations malsaines entre cultures, des satellites désuets abandonnés en orbite, etc.
Parce que rien n'est parfait, dans l'espace on y voit bien les liens ternis (violacés) et les débris des satellites (pourprés).
HERMINE c'est le voyage que nous faisons via les ondes et les traces qu'il laisse, lui aussi !
GALILÉA
La Confrontation des Forces est terminée et GALILÉA en sort victorieuse.
Revenue gravide de son triomphe, elle est désormais la Grande Protectrice des vastes contrées bleues
où elle nourrit la précieuse étincelle de la vie perpétuelle.
C’est depuis ce jour qu’en son sein et sous l'emblème de son masque protecteur, la Vie naît et s’épanouie.
Nous lui devons tous notre ronde planète et la rouge couleur de notre sang fécond...
HECTOR
Ce tableau fut conceptualisé, mijoté pendant la grossesse de mon premier petit-enfant déjà adoré, et peaufiné suite à sa naissance. Il porte donc légitimement son prénom : Hector.
C’est grande fête en moi et autour de moi !
C’est l’étincelle d’une vie nouvelle, c’est l’explosion du champagne sabré
et le bouquet de fleurs devenues bleues pour la circonstance !
C’est le grand homme encore tout petit qui porte en lui toutes les promesses d’une meilleure génération d’humains.
C’est le plus grand, le meilleur, le merveilleux et l’extraordinaire miracle de la vie qui frappe en plein cœur de la mienne !
Mon adoré Hector : bienvenue dans ma vie !
EMMA
C’est l'un des plus épatants souvenirs de mon enfance !
C’est moi, la petite fille indolente en chemin pour l’école qui essuie un retard considérable en prenant le temps d’admirer longuement une flaque d’huile. Je me souviens briser délicatement la très mince couche de glace offerte
par ce matin trop frais d’octobre et libérer les couleurs figées sous le film cassant. Une fascination naît !
C’est ma découverte de l’irisation. Et ce phénomène interférentiel s’inscrit profondément au fond de moi
et marque à jamais mon imaginaire.
C’est tout de suite la recherche incessante de ces couleurs iridescentes retrouvées dans la bulle de savon
ou sur les plumes d’un canard et jusque dans le sucre filé de ma grand-mère.
Ce jour-là c’est la petite fille qui, au lieu de poursuivre le chemin prévu,
court acheter du bonbon arc-en-ciel pour en goûter les couleurs.
Et depuis, toute ma vie, j’ai cherché à manger les couleurs. Je suis artiste peintre !
MAJOVI
Un couple s'épouse et ce tableau leur est offert en cadeau de noces par des amis. Il est totalement inspiré de leur voyage en Italie où Monsieur demande la main de Madame sur une gondole à Venise. Après le glorieux « OUI », les fiançailles ont lieu là, illico, sur la gondole.
La trame de fond du tableau est un mot mystère qui évoque plusieurs parts signifiantes de leur voyage : la romance des fiançailles en gondole, les repas arrosés des vins qu’ils ont bus, les chemins foulés, etc.
Des formes rondes se superposent transcendant les mouvements de leur danse nuptiale et tournés l’un vers l’autre, les masques vénitiens personnalisent les époux.
Inscrit derrière le tableau : « Bevete dello stesso vino ma ciascuno nella vostra coppa » qui veut dire : « Buvez du même vin mais chacun dans votre coupe »
Pour MArie-JOsée et VIncent, MAJOVI c'est la fête qui fut et est encore !
AQUILA
Aujourd’hui c’est l’anniversaire du chaleureux Rouge nommé AQUILA, il est l’invité surprise de sa propre fête !
Le Jaune, le Turquoise, la Rose et quelques autres de leurs intimes, surprennent leur ami en s’amenant généreux ;
on lui offre l’Or et l’Argent en cadeau.
Mais c’est la belle Bleu qui retient l’attention d’AQUILA. Il ne l’avait jamais rencontrée, pas même chez le Violet.
Tout au fond, cachée derrière les autres, elle bat la mesure de toutes ses nuances.
Tendu vers elle, il l’invite sans mot dire. Trop heureuse de joindre l’illustre, elle se lève et le gratifie d’un sourire éclatant. Ensemble ils tournoient toute la soirée, chantent et s’amusent. C’est le début d’un temps nouveau pour eux.
Le mousseux se répand et la fête s’installe confortablement. Sur le plancher de danse couvert de rayons lumineux,
une reluisante brochette de cinq musiciens établit le rythme endiablé de la soirée qui s'éternise.
Vous assistez à la première danse de ce couple maintenant riche de nombreux tons !
JULIO
JULIO est l'adversaire poltron d’Arlequin, tous deux très amoureux de la délicieuse Colombine.
JULIO désire tellement attirer toute l’attention de Colombine qu’il tente de la berner en devenant une version édulcorée de son sot rival. Brillant, il arrive au village avec une roulotte, comme Arlequin. Futé, il porte des habits aux motifs d’Arlequin mais choisit des couleurs différentes, qui s’adaptent aux humeurs de Colombine. Rusé, il porte le masque bigarré, comme Arlequin, mais le sien est sans nez. Agile, il écrit des poèmes tirés de recueils dont il n’est pas l’auteur.
Mais JULIO c’est le jumeau méconnu d’Arlequin, son autre part. C’est ensemble qu’ils ne font qu’une personne entière, l’un possède 40% et l’autre 60% de l’intelligence. Ils font de leur mieux pour avoir de l’esprit, et poussent cette envie parfois jusqu'à la malice. Ils excellent dans les quiproquos et s’en sortent toujours… perdants.
Mais Colombine est amoureuse de Pierrot la Lune, c’est lui qui la réchauffe l'hiver et la fait rêver ; elle n’a même jamais posé les yeux sur les jumeaux, ni l’un ni l’autre.
LUDO
LUDO c’est l’esthétique d’un jeu que j’ai conçu et peins pour vous amuser.
Les différentes dimensions amusent le cerveau en le forçant à capter le second plan avant le premier, illusion intensifiée par la surface métallique juxtaposée aux surfaces mattes.
C’est le jeu des couleurs franches opposées aux couleurs rompues.
Ce sont des triangles isocèles assemblés en paires qui forment des losanges dissonants pourtant bien alignés.
C’est l’ellipse que vous entrez de force dans un carré duquel elle ne peut pourtant pas être issue.
C’est le feu qui rencontre la glace sans jamais la faire fondre.
C’est le rien opaque superposant le tout bien visible.
Ce sont les petites formes qui n’en forment qu’une seule, toute grande.
C’est un jeu qui s’adresse à votre cerveau pour qu’il puisse redevenir l’instrument ludique qu’il est à priori.
HORACIO
C’est par un bel après-midi ensoleillé qu’on célèbre la dernière victoire de l’entreprise familiale et c’est HORACIO, la force tranquille à la tête du clan, qui reçoit les honneurs ! On trinque au bénéfice substantiel de son apport précieux.
C’est en levant son verre à la hauteur du regard qu’HORACIO y voit les bulles voltiger. Chacune d’entre elles trace une fine ligne au parcours sinueux, telles les minuscules perles d'un collier, délicatement enfilées les unes derrière les autres.
Totalement captivé par les mouvements aléatoires, il observe avec une absolue fascination les chemins du hasard qui se dessinent là, sous ses yeux.
Coupé des bruits de la fête, il plonge dans ce méandre aux formes légères qui naissent de nulle part, s’épanouissent en chemin et éclatent en surface. Tout de suite il se dit que cet alcool illustre parfaitement son don : flairer les bons investissements sachant tirer les meilleurs bénéfices d’un projet qui semblait peu prometteur au départ.
Et le faire éclater en succès !
FOLCO
Folco c'est un dynamique entreprenant à l'esprit novateur.
Il sait se montrer décidé et même parfois bourru ou cassant, mais c'est aussi et surtout, un amoureux transi.
Affublé de sa ceinture parsemée d'or, il s'offre à la danse et suit la musique scandant le refrain de ses coups d'épée.
C'est la Belle, recouverte de son voile diaphane qui lui tend le bras, déjà charmée.
Il la fait virevolter avec aisance et grâce.
Très agréablement surprise,elle se laisse ensorceler en succombant si volontairement au charme étourdissant du fol étalon.
Folco c'est la magie charnelle d'une musique magistralement enlevée et rythmée à coups d'épée !
GONZAGUE
GONZAGUE c’est la feuille qui va passer l’hiver !
« [...] comme chaque année... les feuilles meurent et tombent mais il y en a toujours une qui reste... une seule.
Eh bien cette année, la voici cette fameuse feuille ! [...]
[...] peu de gens le savent [...] et pourtant il en est ainsi depuis le commencement des temps...
...c’est au début de l’automne que les feuilles désignent celle qui doit passer l’hiver... pour raconter les saisons aux jeunes feuilles du printemps suivant...
...puis elle disparaît et une nouvelle feuille est désignée à son tour... et ainsi de suite...
[...] Et celui qui voit la feuille qui doit passer l’hiver est assuré de passer un bon hiver... »
Fred (1981). « Philémon », Dargaud, le secret de félicien, p. 6 et 7
FABIO
Comme tous les matins, Fabio se rend à la rivière pour y admirer son reflet et contempler
longuement le rose de ses joues qu’il trouve si bien agencé au bleu de ses yeux.
Mais ce matin, il perd pied et se retrouve le nez sur les cailloux, englouti sous le courant d’eau.
Coincé par les branches jonchant la berge, il se noie.
C’est à ce moment qu’il entend des petites voix feutrées murmurer tour à tour, au fond de lui.
Ce sont les fées de rivière, une rose et l’autre bleue. « Nous sommes celles qui te regardent tous les matins et chaque fois que le soleil gorge de lumière les cailloux, nous dansons pour toi. Hélas, tu n’y vois que toi !», lui disent-elles.
« Tu peux revenir à la vie si tu choisis de voir la beauté en toutes choses mais tu ne verras plus jamais ton reflet ».
Le matin suivant sa mésaventure, Fabio se rend à la rivière, et comme convenu, son reflet n'est plus.
Il prend le temps de bien scruter le fond rocailleux ;
les cailloux mornes des jours passés sont devenus des robes de fées roses et bleues dansant sous la lumière du soleil.
Fabio redevient vivant, disponible aux beautés qui l'entourent et à celles qu'il porte en lui !
FOXTROT
FOXTROT c’est la lettre F de l'alphabet radio international normalisé, utilisée par les services de secours sur les fréquences radio.
FOXTROT c'est aussi une porte qui s'ouvre sur l’histoire d'un navire autrefois glorieux et mal échoué dont les trop nombreuses années passées sous l’eau ont pourtant délicieusement oxydé sa coque.
Trois de ses plus beaux panneaux sont désormais boulonnés ensemble, issus du pire mais unis pour le meilleur.
Soudée, la triade forme maintenant une porte robuste qui s’ouvre à volonté sur quantité de nouveaux chapitres transcendant l’existence du malheureux navire d’origine.
Et c’est comme ça qu’on change l’histoire d'une vie :
en utilisant le meilleur issu du pire pour écrire les prochains chapitres.
Inévitablement les plus belles portes s’ouvrent !
DAGOBERT
Le bon roi DAGOBERT, bien culotté pour l'événement, s'apprête à célébrer les royales épousailles de sa fille.
Il remue ciel et terre pour trouver l'honorable présent que les nouveaux époux chériront toute leur vie.
Il met d'un côté le ciel et ses nuages, de l'autre la terre et ses volcans. D'entre les deux jaillit la lumière.
Ah ! se dit-il, voilà le cadeau que je cherchais !
Ils se souviendront de leurs noces passées et auront la lumière de l'éternel en présent afin d'illuminer leur futur !
Et c'est ainsi que les trois temps furent créés.
GRENOUILLE
Il pleut, il mouille
C’est la fête à la GRENOUILLE
La « Minyobates steyermarki » vit sur un seul territoire peuplé de zones boisées où la mousse rocheuse est abondante. Quand il pleut c’est la fête à cette minuscule mais venimeuse grenouille rouge du Yapacana (Vénézuela), favorisant une abondance de petits invertébrés dont elle se délecte.
En danger critique d’extinction, cette grenouille a comme principal prédateur quelques humains qui la collectionnent pour sa toxicité, sa couleur et sa rareté.
Ce tableau vous présente une invitée d’honneur unique et vêtue de sa magnifique robe écarlate qui brille et se démarque sur la mousse gorgée de pluie, promesse salutaire d’éventuels banquets.
ÉMILIE
Toute la communauté s’affaire aux préparatifs d’usage pour accueillir dignement l’invitée longuement attendue ;
on tire les rideaux sombres et on ouvre toute grande la porte par laquelle s’amènent les premiers rayons dorés du soleil de cette extraordinaire première journée.
Jamais auparavant un invité ne reçut tel accueil !
C’est en ce 17ième jour du Scorpion que la toute petite fée Émilie arrive, parée de ses atours d’un autre monde.
Les heures passent, les plis de sa robe s’estompent et ses yeux grisent.
Couinant à peine, elle enchante par sa seule présence, elle est le fruit mûr tant attendu.
Depuis son arrivée, les rideaux demeurent grand ouverts, le soleil illumine et domine les journées de la communauté élue !
GILFORD
Lord GILFORD est un original. Il adore s’affubler des couleurs françaises malgré ses origines britanniques dont il ne retient que son prénom !
Fier du flegme qu’il ne maîtrise plus du tout, il a maintenant le sourire large et sait rire aux éclats avec bruit.
Bien que les guerres soient résolues depuis longtemps, c’est pourtant accoutré d’un habit de grenadier bleu et rouge et d’un bouquet de lys blancs à la main qu’il séduit sa convoitée. Les épousailles ont lieu sur le champ.
Héritiers d'un original, cette descendance métissée conçoit les armoiries familiales qui arborent la couleur des fleurs de lys offertes à leur mère et les couleurs de l’habit de leur père.
Les générations se succèdent et la fleur de lys s'épure jusque l’abstraction mais la trame de fond conserve ses couleurs d’origine : bleu-blanc-rouge.
C’est l’héritage GILFORD !